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un amour

— …de M. Beaugrand, votre cousin, si je ne me trompe.

Elle répondit :

— C’est vrai, Lucien m’a montré beaucoup de dévouement.

Il lança très vite :

— Alors vous confessez ?…

— Quoi ? fit-elle, étonnée.

Sans répondre à cette question, il poursuivit en ricanant :

— Il n’est pas mal, ce Beaugrand, c’est un beau cavalier, un peu lourd, un peu campagnard, mais enfin on n’a pas qui l’on veut, et quand un monsieur se présente, empressé, galant, il n’y a pas de raison pour refuser ses hommages… car, bien entendu, il vous fait la cour…

— Nullement, dit-elle, c’est un camarade d’enfance pour lequel j’ai la plus vive affection, et qui, je crois, me la rend.

Il reprit, d’une voix crispée :

— Inutile de vous défendre, ma supposition est toute naturelle, et vous êtes assez jolie pour éveiller plus que de l’affection chez ceux qui vous approchent.