Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UN AMOUR



M. Terrisse entra, son pardessus sur le bras, le chapeau à la main, le cigare à la bouche.

— Bonsoir, Marthe, dit-il, je vais au cercle.

Il embrassa sa femme et sortit.

Restée seule, Mme Terrisse défit sa robe, mit un peignoir, et se retira dans une pièce située entre sa chambre et son salon, une petite pièce étroite, sombre, sans fenêtre, qu’éclairait tout le long du jour une mignonne lanterne de forme vieillotte, et qu’un canapé, une bergère, une chaise basse et une console servant de table, suffisaient à meubler.

Elle alluma la lampe et prit son ouvrage. C’était de grandes fleurs brodées de soie rose, des palmes d’argent qu’elle découpait dans une chasuble du siècle dernier et qu’elle appliquait sur du satin vert. Elle avait ainsi habillé tout