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les époux dumouchel

femme de rentrer par la campagne. Afin d’éviter un détour ennuyeux ils traversèrent le cimetière, escortés des Lormier qui tenaient à leur montrer la richesse et l’étendue de leur domaine. On admira le buste de Boïeldieu et surtout l’énorme, pyramide élevée en l’honneur de M. Nétien, maire de Rouen pendant la guerre.

Une brise douce balançait au-dessus d’eux les pins et les cyprès. De chaque côté s’alignaient des tombes bien soignées, bien râtissées, bien fleuries, ou de petites chapelles en pierre de taille, blanches et propres. À leurs pieds s’étalait la ville. Un gai soleil d’automne éclairait l’espace, allumait les clochetons dorés de la cathédrale, recouvrait au loin la Seine d’une grande plaque d’argent immobile.

François qualifia ce spectacle de féerique.

Lormier, flatté de cette appréciation, répondit :

— Merci, vous me comblez.

À la porte du nord, on se sépara, et les Dumouchel rejoignirent la rue Herbeuse et la route de Neufchâtel.

Ils marchaient côte à côte, sans un mot, la