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les époux dumouchel

peu gagné par le chagrin factice de ceux qui l’entouraient. Son infortune devait être immense, puisqu’elle excitait tant de compassion. Il se mit à sangloter convulsivement.

Docile, il s’appliquait à suivre les avis qu’on lui donnait. Il fut énergique avec ceux qui l’exhortaient au courage et désespéré avec ceux qui avivaient ses larmes. Il obéit au philosophe en cherchant des consolations en lui-même et se soumit au dévot en invoquant le Seigneur.

Dans sa chambre Berthe, éplorée, se jetait dans les bras de ses amies. Elle ne se lassait pas de répéter l’affreuse aventure :

— Non, mais concevez-vous une mort plus épouvantable. La petite allait si bien ! Il n’y avait certes pas une demi-heure que nous ne l’avions vue quand j’ai entendu un cri. Vite nous grimpons l’escalier. Trop tard ! La chatte était là, la sale bête, j’ai voulu la tuer. Et cette nourrice, qui justement demande un congé. Quelle fatalité !

On se rendit à l’église où François s’écroula sur son prie-Dieu pour ne se relever qu’au départ, puis au cimetière où M. Lormier, le gardien, attendait sous le portail le convoi funèbre.