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les époux dumouchel

— Peuh ! dit François, elle lègue peut-être quelque chose à cette drôlesse de Brique.

— Jamais, s’écria Berthe indignée d’une telle supposition. Ma tante m’adorait et n’aurait pas voulu me léser d’un centime.

Ils réfléchirent, puis François prononça :

— C’est peut-être à la petite qu’elle a destiné son argent.

Berthe fit :

— Après tout, c’est bien possible.

Ils examinèrent cette éventualité et, en parlant de leur fille, leur voix s’adoucit, se nuança de respect.

L’enterrement eut lieu aux frais des Dumouchel. Puis le notaire réunit en son étude les époux et la dame de compagnie, et leur lut les dernières volontés de la tante Roussel.

Elle laissait sa fortune entière à Mme Brique qu’elle remerciait de son affection solide et de son dévouement sans bornes. Quant aux Dumouchel, il n’en était pas question.

Berthe se trouva mal. François, à moitié fou, bouscula la veuve et la traita de voleuse.

Une fois rentrés, les époux s’enfermèrent. Un