Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
les époux dumouchel

diminuait, se dissipait tout entière. Il en était réduit à mendier, sans qu’il pût s’expliquer nettement le motif de sa ruine.

Une sensation désagréable, une sorte de coup, le réveilla.

Alors il aperçut, debout devant lui, le protecteur de son rival, le premier adjoint qui lui frappait l’épaulé pour le tirer de son engourdissement. François, terrifié, bondit sur ses pieds,

— Je vous demande pardon de vous déranger, lui dit l’adjoint d’un ton railleur, seulement, en sortant de mon bureau, j’ai vu deux personnes qui tambourinaient à votre porte. J’ai dû faire le tour par l’intérieur pour pénétrer ici. Je vais les prier de patienter, puis j’irai démontrer à M. le maire qu’il serait vraiment cruel de vous priver d’une place aussi bonne et de vous en donner une autre, où vous n’auriez peut-être pas le loisir de dormir à votre aise.

Ce jour-là, François ne s’arrêta pas au café. Il remonta directement, à pas précipités, ce qui intrigua fort, derrière leurs fenêtres, les bourgeois accoutumés à ses allures réfléchies. Il pleuvait. Les ruisseaux, gonflés, bouillonnaient et débordaient sur les trottoirs. Mais il s’abritait à