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les époux dumouchel

madame lui interdisait toute fatigue et qu’une imprudence pouvait tout perdre.

Effrayés par ce pronostic, les Dumouchel décidèrent l’accomplissement de certaines réformes radicales.

Tout d’abord une mesure fut adoptée, qui leur arracha de profonds soupirs : on abrégerait les sorties du dimanche en supprimant la promenade des quais.

Puis ils résolurent de ne plus se posséder, l’acte conjugal, selon eux, pouvant être nuisible à l’enfant.

Enfin la question d’économie se présenta. L’accouchement coûterait bon, la layette, la sage-femme, et même, en cas de besoin, le docteur, exigeraient une grosse somme. Certes Dumouchel comptait sur une prochaine augmentation de traitement. Mais d’ici la, comment parer aux difficultés de la situation ?

Une même idée leur vint. Ils se regardèrent et se comprirent :

— Il le faut, murmura François.

Elle hocha la tête affirmativement. Cependant aucun d’eux n’osait parler. Le sacrifice était trop grand. Enfin Berthe, plus courageuse, répéta :