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les époux dumouchel

de ces tons qui chagrinent l’œil. Pour évoquer d’une façon plus sensible l’image du firmament, l’artiste avait piqué cet azur d’innombrables étoiles d’or. Seules les quatre colonnettos, qui ceignaient chacun des piliers, étaient peintes en rouge et en vert.

Au fond de la chapelle latérale de gauche, la plus fréquentée, un incendie de cierges éclatait en l’honneur de la dame de Bon-Secours. Toutes les fortunes, toutes les misères, toutes les classes avaient là leurs représentants. Il y en avait de toutes les dimensions, de tous les numéros, depuis l’humble cierge du pauvre, le cierge honteux, tremblant, peureux, le cierge des mansardes et des taudis, jusqu’au cierge altier, flambant, puissant, le cierge des salons et des châteaux.

Leur grandeur variait aussi d’après l’importance des grâces accordées et, par conséquent, d’après une gratitude strictement proportionnée à cette importance. On devinait le petit service secondaire, insignifiant, le service de camarade à camarade, puis, au-dessus, le bienfait immense, infini, une vie sauvée, une fortune rendue, un bienfait de supérieur à inférieur, de Dieu à homme.