Sans un mot, de sa main gauche tendue, il me désigna la pierre tombale derrière laquelle il se tenait. Je me penchai et je lus :
Ici reposent Alphonse Martineau, cultivateur, et son épouse bien-aimée, tous deux réunis par la mort en 1910.
Et plus bas, sur la même pierre, on pouvait lire :
Ci-gît, dans la tombe de son père et de sa mère, Louis-Octave Martineau, décédé en 1875. Son épouse bien-aimée l’avait devancé, ainsi que deux de ses frères, morts pour la patrie en 1870 et qui dorment ici.
J’étais singulièrement ému. Je m’expliquais maintenant la conduite de Martineau. Que son village natal fût incendié, que sa ferme fût anéantie, il l’avait accepté. Cela se répare. La vie refleurit sur les ruines. Mais quelque chose de plus puissant et de plus profond l’attachait au lieu vénéré où ses parents et ses grands-parents, se trou-