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Je déjeunais à Saint-Wandrille, dans la principale auberge. Près de moi, un habitué, quelque clerc de notaire sans doute, vint s’asseoir. Je lui demandai un renseignement sur la vieille abbaye.

— Adressez-vous donc à M. Lanchon, répondit-il, c’est un ancien instituteur qui a publié là-dessus une brochure importante.

Et il ajouta en souriant :

— Il vous présentera sa fille, une célébrité du pays.

Distraitement je répliquai :

— Ah ! elle est si belle ?

— Allez la voir, il y a aujourd’hui, chez elle, distribution de soupes à tous les mendiants des alentours. Elle surveillera de sa fenêtre. Surtout remarquez l’air d’admiration de ces malheureux. J’en sais qui se feraient tuer pour elle. Certains même en sont amoureux jusqu’à la démence.

Il m’indiqua la maison. J’y allai en me promenant. Un groupe de pauvres l’en-