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métiquement.

Le lendemain la curiosité me ramenait, et chaque jour durant une semaine. Vainement. Elle n’ouvrait pas. Cependant, visiblement, à mon arrivée son plaisir se manifestait par des symptômes indubitables.

Un matin, je m’évertuais, en une pantomime irritée, à lui demander la raison de sa conduite, quand une main s’abattit sur mon épaule, et une voix s’écria :

— Comment, toi aussi, tu es amoureux de cette jolie blonde ?

C’était un de mes amis, Paul Ridel. J’avouai :

— Ma foi, je suis en train de le devenir.

— Encore un concurrent, ricana-t-il.

Me saisissant le bras, il me dit :.

— Moi, voilà un mois que ça dure… j’en suis fou… et rien… des œillades, des signaux, comme à toi, n’est-ce pas ?… et puis la porte fermée. Mais ce n’est pas tout… nous sommes ainsi trente, quarante, que sais-je ! des petits, des gros, des maigres, qui rôdent autour d’elle comme des chiens haletants. Eh bien, moi, j’en ai assez… et si tu veux me suivre…

Il parlait avec agitation. Je le suivis. Nous montâmes l’escalier. Là, Paul se mit à lancer contre la porte de grands coups de pied et de furieux coups de canne. Et il vociférait :

— Ouvrez-nous, ouvrez-nous donc, il faut nous ouvrir, puisque vous nous avez