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ARSÈNE LUPIN


Le bureau communique, en effet, par un couloir intérieur, avec celui de la rue Saint-Martin. Ganimard s’élança. Il arriva juste à temps pour apercevoir Baudru sur l’impériale de Batignolles-Jardin des Plantes qui tournait au coin de la rue de Rivoli. Il courut et rattrapa l’omnibus. Mais il avait perdu ses deux agents. Il était seul à continuer la poursuite.

Dans sa fureur, il fut sur le point de le prendre au collet sans plus de formalité. N’était-ce pas avec préméditation et par une ruse ingénieuse que ce soi-disant imbécile l’avait séparé de ses auxiliaires ?

Il regarda Baudru. Il somnolait sur la banquette, et sa tête ballottait de droite et de gauche. La bouche un peu entr’ouverte, son visage avait une incroyable expression de bêtise. Non, ce n’était pas là un adversaire capable de rouler le vieux Ganimard. Le hasard l’avait servi, voilà tout.

Au carrefour des Galeries-Lafayette l’homme sauta de l’omnibus dans le tramway de la Muette. On suivit le boulevard Haussmann, l’avenue Victor-Hugo. Baudru ne descendit que devant la station de la Muette. Et d’un pas nonchalant il s’enfonça dans le bois de Boulogne.

Il passait d’une allée à l’autre, revenait sur ses pas, s’éloignait. Que cherchait-il ? Avait-il un but ?