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ARSÈNE LUPIN

— Depuis A jusqu’à Z.

— La lettre d’avis ? le télégramme ?

— Sont de votre serviteur. Je dois même en avoir quelque part les récépissés.

Arsène ouvrit le tiroir d’une petite table en bois blanc qui composait avec le lit et l’escabeau tout le mobilier de sa cellule, y prit deux chiffons de papier et les tendit à Ganimard.

— Ah ! ça mais, s’écria celui-ci, je vous croyais gardé à vue et fouillé pour un oui ou pour un non. Or vous lisez les journaux, vous collectionnez les reçus de la poste…

— Bah ! ces gens-là sont si bêtes ! Ils décousent la doublure de ma veste, ils explorent les semelles de mes bottines, ils auscultent les murs de cette pièce, mais pas un n’aurait l’idée qu’Arsène Lupin soit assez niais pour choisir une cachette aussi facile. C’est bien là-dessus que j’ai compté.

Ganimard, amusé, s’exclama :

— Quel drôle de garçon vous faites ! Vous me déconcertez. Allons, racontez-moi l’aventure.

— Oh ! oh ! comme vous y allez ! Vous initier à tous mes secrets… vous dévoiler mes petits trucs… C’est bien grave.

— Ai-je eu tort de compter sur votre complaisance ?

— Non, Ganimard, et puisque vous insistez…

Arsène Lupin arpenta deux ou trois fois sa chambre, puis s’arrêtant :