Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
ARSÈNE LUPIN

le puits et plongeait dans le trou béant un œil anxieux.

Onze heures, minuit, une heure sonnèrent.

Soudain, il saisit le bras de Ganimard qui se réveilla en sursaut.

— Vous entendez ?

— Oui.

— Qu’est-ce que c’est ?

— C’est moi qui ronfle !

— Mais non, écoutez…

— Ah ! parfaitement, c’est la corne d’une automobile.

— Eh bien ?

— Eh bien, il est peu probable que Lupin se serve d’une automobile comme d’un bélier pour démolir votre château. Aussi, monsieur le baron, à votre place, je dormirais… comme je vais avoir l’honneur de le faire à nouveau. Bonsoir.


Ce fut la seule alerte. Ganimard put reprendre son somme interrompu, et le baron n’entendit plus que son ronflement sonore et régulier.

Au petit jour, ils sortirent de leur cellule. Une grande paix sereine, la paix du matin au bord de l’eau fraîche, enveloppait le château. Cahorn radieux de joie, Ganimard toujours paisible, ils montèrent l’escalier. Aucun bruit. Rien de suspect.

— Que vous avais-je dit, monsieur le baron ?