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ARSÈNE LUPIN

Herlock Sholmès se releva et, sans rien dire, brossa son vêtement sali de poussière. La courroie de son sac était embarrassée d’une branche d’épines. Arsène Lupin s’empressa. Une seconde encore ils s’examinèrent. Et, si quelqu’un avait pu les surprendre à cet instant, c’eût été un spectacle émouvant que la première rencontre de ces deux hommes, si étranges, si puissamment armés, tous deux vraiment supérieurs, et destinés fatalement par leurs aptitudes spéciales à se heurter comme deux forces égales que l’ordre des choses pousse l’une contre l’autre à travers l’espace.

Puis l’Anglais dit :

— Je vous remercie, Monsieur.

— Tout à votre service, répondit Lupin.

Ils se quittèrent. Lupin se dirigea vers la station Herlock Sholmès vers le château.


Le juge d’instruction et le procureur étaient partis après de vaines recherches, et l’on attendait Herlock Sholmès avec une curiosité que justifiait sa grande réputation. On fut un peu déçu par son aspect de bon bourgeois, qui différait si profondément de l’image qu’on se faisait de lui. Il n’avait rien du héros de roman, du personnage énigmatique et diabolique qu’évoque en nous l’idée de Herlock Sholmès. Devanne, cependant, s’écria plein d’exubérance :