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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

vers le salon. La portière se referma sur elle, il la rejoignit. Elle était là, interdite, tremblante, et ses yeux contemplaient avec terreur l’immense pièce dévastée.

Aussitôt il lui dit :

— À trois heures, demain, tout sera remis en place… Les meubles seront rapportés…

Elle ne répondit point, et il répéta :

— Demain, à trois heures, je m’y engage… Rien au monde ne pourra m’empêcher de tenir ma promesse… Demain, à trois heures…

Un long silence pesa sur eux. Il n’osait le rompre, et l’émotion de la jeune fille lui causait une véritable souffrance. Doucement, sans un mot, il s’éloigna d’elle.

Et il pensait :

— Qu’elle s’en aille !… Qu’elle se sente libre de s’en aller !… Qu’elle n’ait pas peur de moi !…

Mais soudain elle tressaillit et balbutia :

— Écoutez… des pas… j’entends marcher…

Il la regarda avec étonnement. Elle semblait bouleversée, ainsi qu’à l’approche d’un péril.

— Je n’entends rien, dit-il, et quand même…

— Comment ! mais il faut fuir… vite, fuyez…

— Fuir… pourquoi ?

— Il le faut… il le faut… Ah ! ne restez pas…

D’un trait elle courut jusqu’à l’entrée de la galerie et prêta l’oreille. Non, il n’y avait personne.