Tous ces faits rappelés par les feuilles publiques stimulèrent la curiosité, et, chose bizarre, mais facile à comprendre pour ceux qui ont le mot de l’énigme, ce fut précisément l’arrestation de l’assassin présumé qui compliqua le mystère et prolongea l’émotion. Le surlendemain, en effet, les journaux publiaient la nouvelle suivante :
« On nous annonce l’arrestation de Victor Danègre, le domestique de la comtesse d’Andillot. Les charges relevées contre lui sont écrasantes. Sur la manche en lustrine de son gilet de livrée, que M. Dudouis, le chef de la Sûreté, a trouvé dans sa mansarde, entre le sommier et le matelas, on a constaté des taches de sang. En outre, il manquait à ce gilet un bouton recouvert d’étoffe. Or ce bouton, dès le début des perquisitions, avait été ramassé sous le lit même de la victime.
« Il est probable qu’après le dîner, Danègre, au lieu de regagner sa mansarde, se sera glissé dans le cabinet aux robes, et que, par la porte vitrée, il a vu la comtesse cacher la perle noire.
« Nous devons dire que, jusqu’ici, aucune preuve n’est venue confirmer cette supposition. En tout cas, un autre point reste obscur. À sept heures du matin, Danègre s’est rendu au bureau de tabac du boulevard de Courcelles : la concierge d’abord, puis la buraliste ont témoigné dans ce sens. D’autre part, la cuisinière de la comtesse