Ce jour-là, il se promenait de long en large dans mon cabinet de travail, et ses yeux avaient une petite fièvre que je ne leur connaissais pas.
— Somme toute, lui dis-je, c’est votre plus beau coup ?
Sans me répondre directement, il reprit :
— Il y a dans cette affaire des secrets impénétrables. Ainsi, même après l’explication que je vous ai donnée, que d’obscurités encore ! Pourquoi cette fuite ? Pourquoi n’ont-ils pas profité du secours que je leur apportais involontairement ? Il était si simple de dire : « Les cent millions se trouvaient dans le coffre. Ils n’y sont plus parce qu’on les a volés » !
— Ils ont perdu la tête.
— Oui, voilà, ils ont perdu la tête… D’autre part, il est vrai…
— Il est vrai ?…
— Non, rien.
Que signifiait cette réticence ? Il n’avait pas tout dit, c’était visible, et ce qu’il n’avait pas dit, il répugnait à le dire. J’étais intrigué. Il fallait que la chose fût grave pour provoquer de l’hésitation chez un tel homme.
Je lui posai des questions au hasard.
— Vous ne les avez pas revus ?
— Non.
— Et il ne vous est pas advenu d’éprouver, à l’égard de ces deux malheureux, quelque pitié ?