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ARSÈNE LUPIN

— Comment le savez-vous ? lui dis-je.

— Un hasard. Un mot que mon mari a reçu pendant le dîner.

— Un petit bleu ?

— Un message téléphonique. Le domestique me l’a remis par erreur. Mon mari l’a pris aussitôt, mais il était trop tard… j’avais lu.

— Vous aviez lu…

— Ceci à peu près : « À neuf heures, ce soir, soyez au boulevard Maillot avec les documents qui concernent l’affaire. En échange, les lettres. » Après le dîner, je suis remontée chez moi et je suis sortie.

— À l’insu de M. Andermatt ?

— Oui.

Daspry me regarda.

— Qu’en pensez-vous ?

— Je pense ce que vous pensez, que M. Andermatt est un des adversaires convoqués.

— Par qui ? et dans quel but ?

— C’est précisément ce que nous allons savoir.

Je les conduisis dans la grande salle.

Nous pouvions à la rigueur tenir tous les trois sous le manteau de la cheminée, et nous dissimuler derrière la tenture de velours. Nous nous installâmes. Mme Andermatt s’assit entre nous deux. Par les fentes du rideau la pièce entière nous apparaissait.