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ARSÈNE LUPIN

qu’ils y revenaient, et ils ont pensé en outre que votre présence ne les gênerait pas le jour où ils auraient besoin de retirer tous leurs papiers. Mais ils comptaient sans mon mari qui, dans la nuit du 22 au 23 juin, a forcé le coffre, a pris… ce qu’il cherchait, et a laissé sa carte pour bien montrer aux deux frères qu’il n’avait plus à les redouter et que les rôles changeaient. Deux jours plus tard, averti par l’article du Gil Blas, Étienne Varin se présentait chez vous en toute hâte, restait seul dans ce salon, trouvait le coffre vide… et se tuait.

Après un instant, Daspry demanda :

— C’est une simple supposition, n’est-ce pas ? M. Andermatt ne vous a rien dit ?

— Non.

— Son attitude vis-à-vis de vous ne s’est pas modifiée ? Il ne vous a pas paru plus sombre, plus soucieux ?

— Non.

— Et vous croyez qu’il en serait ainsi s’il avait trouvé les lettres ! Pour moi il ne les a pas. Pour moi, ce n’est pas lui qui est entré ici.

— Mais qui alors ?

— Le personnage mystérieux qui conduit cette affaire, qui en tient tous les fils, et qui la dirige vers un but que nous ne faisons qu’entrevoir à travers tant de complications, le personnage mystérieux dont on sent l’action visible et toute-puissante depuis la première heure. C’est lui