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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

dû faire le tour par l’escalier de service. Elle connaissait donc le chemin ?

Il y eut un silence un peu embarrassé. Elle regarda Daspry. Malgré moi, comme j’eusse fait dans un salon, je le présentai. Puis je la priai de s’asseoir et de m’exposer le but de sa visite.

Elle enleva son voile et je vis qu’elle était brune, de visage régulier, et, sinon très belle, du moins d’un charme infini, qui provenait de ses yeux surtout, des yeux graves et douloureux.

Elle dit simplement :

— Je suis Mme Andermatt.

— Madame Andermatt ! répétai-je, de plus en plus étonné.

Un nouveau silence. Et elle reprit d’une voix calme, et de l’air le plus tranquille :

— Je viens au sujet de cette affaire… que vous savez. J’ai pensé que je pourrais peut-être avoir auprès de vous quelques renseignements…

— Mon Dieu, Madame, je n’en connais pas plus que ce qu’en ont dit les journaux. Veuillez préciser en quoi je puis vous être utile.

— Je ne sais pas… Je ne sais pas…

Seulement alors j’eus l’intuition que son calme était factice, et que, sous cet air de sécurité parfaite, se cachait un grand trouble. Et nous nous tûmes, aussi gênés l’un que l’autre.

Mais Daspry, qui n’avait pas cessé de l’observer, s’approcha et lui dit :