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ARSÈNE LUPIN

Quel secret épouvantable avait-il pénétré ? Aucune supposition n’était permise.

Mais, au dernier moment, un incident se produisit qui nous parut d’un intérêt considérable. Comme deux agents se baissaient pour soulever le cadavre et l’emporter sur un brancard, ils s’aperçurent que la main gauche, fermée jusqu’alors et crispée, s’était détendue, et qu’une carte de visite, toute froissée, s’en échappait.

Cette carte portait : Georges Andermatt, rue de Berry, 37.

Qu’est-ce que cela signifiait ? Georges Andermatt était un gros banquier de Paris, fondateur et président de ce Comptoir des métaux qui a donné une telle impulsion aux industries métallurgiques de France. Il menait grand train, possédant mail-coach, automobiles, écurie de course. Ses réunions étaient très suivies et l’on citait Mme  Andermatt pour sa grâce et pour sa beauté.

— Serait-ce le nom du mort ? murmurai-je.

Le chef de la Sûreté se pencha.

— Ce n’est pas lui. M. Andermatt est un homme pâle et un peu grisonnant.

— Mais alors pourquoi cette carte ?

— Vous avez le téléphone, Monsieur ?

— Oui, dans le vestibule. Si vous voulez bien m’accompagner.

Il chercha dans l’annuaire et demanda le 415.21.

— M. Andermatt est-il chez lui ? — Veuillez