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GENTLEMAN-CAMBRIOLEUR

anglais, les autres ayant été vendus un à un selon les dures nécessités de la vie.

— C’était toujours le Collier de la Reine, Monsieur, dit la comtesse avec hauteur, et voilà, me semble-t-il, ce que le fils d’Henriette ne pouvait comprendre.

— Il a dû comprendre, Madame, que, faux ou vrai, le collier était avant tout un objet de parade, une enseigne.

M. de Dreux fit un geste. Sa femme aussitôt le prévint.

— Monsieur, dit-elle, si l’homme auquel vous faites allusion a la moindre pudeur…

Elle s’interrompit, intimidée par le calme regard de Floriani.

Il répéta :

— Si cet homme a la moindre pudeur…

Elle sentit qu’elle ne gagnerait rien à lui parler de la sorte, et malgré elle, malgré sa colère et son indignation, toute frémissante d’orgueil humilié, elle lui dit presque poliment :

— Monsieur, la légende veut que Rétaux de Villette, quand il eut le Collier de la Reine entre les mains et qu’il en eut fait sauter tous les diamants avec Jeanne de Valois, n’ait point osé toucher à la monture. Il comprit que les diamants n’étaient que l’ornement, que l’accessoire, mais que la monture était l’œuvre essentielle, la création même de l’artiste, et il la