Page:Leblanc - Arsène Lupin gentleman-cambrioleur.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
ARSÈNE LUPIN

Ce ne peut être que vous. Personne autre ne connaît ma retraite au fond de ce petit village. Si je me trompe, excusez-moi, et retenez du moins l’expression de ma reconnaissance pour vos bontés passées… »

Que voulait-elle dire ? Les bontés présentes ou passées de la comtesse envers elle se réduisaient à beaucoup d’injustices. Que signifiaient ces remerciements ?

Sommée de s’expliquer, elle répondit qu’elle avait reçu par la poste, en un pli non recommandé ni chargé, deux billets de mille francs. L’enveloppe, qu’elle joignait à sa réponse, était timbrée de Paris et ne portait que son adresse, tracée d’une écriture visiblement déguisée.

D’où provenaient ces deux mille francs ? Qui les avait envoyés ? La justice s’informa. Mais quelle piste pouvait-on suivre parmi ces ténèbres ?

Et le même fait se reproduisit douze mois après. Et une troisième fois ; et une quatrième fois ; et chaque année pendant six ans, avec cette différence que la cinquième et la sixième année, la somme doubla, ce qui permit à Henriette, tombée subitement malade, de se soigner comme il convenait.

Autre différence : l’administration de la poste ayant saisi une des lettres sous prétexte qu’elle