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ARSÈNE LUPIN

fourbe ! le traître ! aurais-je raison de lui ? Se jouerait-il une fois de plus de l’autorité, de cette autorité dont j’étais l’incarnation ?

— À droite, criait Delivet !… À gauche !… Tout droit !…

Nous glissions au-dessus du sol. Les bornes avaient l’air de petites bêtes peureuses qui s’évanouissaient à notre approche.

Et tout à coup, au détour d’une route, un tourbillon de fumée, l’express du Nord.

Durant un kilomètre, ce fut la lutte, côte à côte, lutte inégale dont l’issue était certaine. À l’arrivée, nous le battions de vingt longueurs.

En trois secondes nous étions sur le quai, devant les deuxièmes classes. Les portières s’ouvrirent. Quelques personnes descendaient. Mon voleur point. Nous inspectâmes les compartiments. Pas d’Arsène Lupin.

— Sapristi, m’écriai-je, il m’aura reconnu dans l’automobile tandis que nous marchions côte à côte, et il aura sauté.

Le chef de train confirma cette supposition. Il avait vu un homme qui dégringolait le long du remblai, à deux cents mètres de la gare.

— Tenez, là-bas… celui qui traverse le passage à niveau.

Je m’élançai, suivi de mes deux acolytes, ou plutôt suivi de l’un d’eux, car l’autre, Massol, se trouvait être un coureur exceptionnel, ayant