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le cheval d’un monsieur qui suivait l’allée cavalière fit un écart et vint heurter le banc où ils étaient assis (p. 39).

QUELQUES LUEURS DANS LES TÉNÈBRES


Si bien trempé que soit le caractère d’un homme — et Sholmès est de ces êtres sur qui la mauvaise fortune n’a guère de prises — il y a cependant des circonstances où le plus intrépide éprouve le besoin de rassembler ses forces avant d’affronter de nouveau les chances d’une bataille.

« Je me donne vacances aujourd’hui, dit-il.

— Et moi ?

— Vous, Wilson, vous achèterez des vêtements et du linge pour remonter notre garde-robe. Pendant ce temps, je me repose.

— Reposez-vous, Sholmès. Je veille. »

Wilson prononça ces deux mots avec toute l’importance d’une sentinelle placée aux avant-postes et par conséquent exposée aux pires dangers. Son torse se bomba. Ses muscles se tendirent. D’un œil aigu, il scruta l’espace de la petite chambre d’hôtel où ils avaient élu domicile.

« Veillez, Wilson. J’en profiterai pour préparer un plan de campagne mieux approprié à l’adversaire que nous avons à combattre. Voyez-vous, Wilson, nous nous sommes trompés sur Lupin. Il faut reprendre les choses à leur début.

— Avant même si possible. Mais avons-nous le temps ?

— Neuf jours, vieux camarade ! c’est cinq de trop. »

Toute l’après-midi, l’Anglais la passa à fumer et à dormir. Ce n’est que le lendemain qu’il commença ses opérations.

« Wilson, je suis prêt maintenant, nous allons marcher.

— Marchons, s’écria Wilson, plein d’ardeur martiale. J’avoue que pour ma part j’ai des fourmis dans les jambes. »

Sholmès eut trois longues entrevues — avec Me Detinan d’abord, il étudia l’ap-