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tané des passants et des kiosques, ils se mirent à la poursuite de Lupin. Poursuite facile d’ailleurs, car il ne se retournait pas et marchait rapidement, avec une légère claudication de la jambe droite, si légère qu’il fallait l’œil exercé d’un observateur pour la percevoir. Ganimard dit :

— Il fait semblant de boiter.

Et il reprit :

— Ah ! si l’on pouvait ramasser deux ou trois agents et sauter sur notre individu ! Nous risquons de le perdre.

Mais aucun agent ne se montra avant la porte des Ternes, et, les fortifications franchies, ils ne devaient plus escompter le moindre secours.

— Séparons-nous, dit Sholmès, l’endroit est désert.

C’était le boulevard Victor-Hugo. Chacun d’eux prit un trottoir et s’avança selon la ligne des arbres.

Ils allèrent ainsi pendant vingt minutes jusqu’au moment où Lupin tourna sur la gauche et longea la Seine. Là, ils aperçurent Lupin qui descendait au bord du fleuve. Il y resta quelques secondes sans qu’il leur fût possible de distinguer ses gestes. Puis il remonta la berge et revint sur ses pas. Ils se collèrent contre les piliers d’une grille. Lupin passa devant eux. Il n’avait plus de paquet.

Et comme il s’éloignait, un autre individu se détacha d’une encoignure de maison et se glissa entre les arbres.

Sholmès dit à voix basse :

— Il a l’air de le suivre aussi, celui-là.

— Oui, il m’a semblé déjà le voir en allant.