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Scène IV — Charolais : « Mon second fils, établi pharmacien. »

ARSÈNE LUPIN

ACTE Premier

Grand hall de château. Large baie vitrée dans le fond donnant sur une terrasse et sur un parc. Portraits historiques. La place d’un de ces portraits est occupée par une tapisserie. Porte à droite et à gauche. Piano.


Scène I

SONIA, puis GERMAINE, ALFRED, JEANNE, MARIE.

Sonia est seule, elle fait des adresses. Dehors, jouant au tennis, Germaine et ses deux amies. On entend leurs cris : « Trente ! Quarante !… Play ?… etc… etc… »

Sonia, seule, lisant. D’un ton pensif. — « Monsieur Gournay-Martin a l’honneur de vous faire part du mariage de sa fille Germaine avec le duc de Charmerace »… Avec le duc de Charmerace !

Voix de Germaine. — Sonia ! Sonia ! Sonia !

Sonia. — Mademoiselle ?

Germaine. — Le thé ! Commandez le thé !

Sonia. — Bien, mademoiselle. (Elle sonne. Au domestique qui entre.) Le thé…

Alfred. — Pour combien de personnes, mademoiselle ?

Sonia. — Pour quatre, à moins que… Est-ce que M. Gournay-Martin est rentré ?

Alfred. — Oh ! non, mademoiselle, il est allé déjeuner à Rennes avec l’auto… cinquante kilomètres. Monsieur ne sera pas ici avant une bonne heure.

Sonia. — Et M. le duc ? Il n’est pas rentré de sa promenade à cheval ?

Alfred. — Non, mademoiselle.

Sonia. — Tout est emballé ? Vous partez tous aujourd’hui ?

Alfred. — Oui, mademoiselle.

Sort Alfred.

Sonia, reprenant lentement. — « Monsieur Gournay-Martin a l’honneur de vous faire part du mariage de sa fille Germaine avec le duc de Charmerace »

Germaine, entrant vite, sa raquette à la main. — Eh bien, qu’est-ce que vous faites ? Vous n’écrivez pas ?

Sonia. — Si… si…

Marie, entrant presque aussitôt. — Ce sont des lettres de faire part tout ça ?

Germaine. — Oui, et nous n’en sommes qu’à la lettre V.

Jeanne, lisant. — Princesse de Vernan, duchesse de Vauvineuse… Marquis et marquise… Ma chère, vous avez invité tout le faubourg Saint-Germain.

Marie. — Vous ne connaîtrez pas beaucoup de monde à votre mariage.

Germaine. — Je vous demande pardon, mes petites. Mme de Relzières, la cousine de mon fiancé, a donné un thé l’autre jour dans son château. Elle m’a présenté la moitié de Paris, du Paris que je suis appelée à connaître et que vous verrez chez moi.