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ARMELLE ET CLAUDE

de leurs pas remuait quelque souvenir endormi là comme un oiseau, quelque parcelle de l’antique Guérande dont la botte du paludier n’avait pas troublé le repos, mais que ranimait le passage de leur sympathie. Cela encore leur servait de trait d’union.

— Nous nous retrouvons partout, énonça Claude, comme à des rendez-vous fidèles et constants que nous prenons dans les âges défunts ou dans tel spectacle contemplé. Si différente que soit notre route, nous sommes sûrs de nous rencontrer à l’étape. N’est-ce pas délicieux ?

Et ils allèrent aussi vers l’Océan, vers la vaste plaine d’eau où galopaient jadis les corsaires, et que surveille encore Guérande, gardienne fidèle que les hommes n’ont pas relevée de son inutile faction.

En une heure de voiture on atteint la pointe de Piriac que peuple un misérable village de pêcheurs. Des chalets se hasardent le long de la grève. Dans l’un d’eux, ils passèrent quelques jours.

Le temps fut triste d’abord et pluvieux.