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ARMELLE ET CLAUDE

à mon côté, inhabile et grêle, éperdue sous les souffles ennemis.

Ainsi, pour la première fois, ils eurent conscience de leur vie réciproque.

— Vous vivez, Armelle, vous vivez… tout le reste du monde n’est peut-être qu’une illusion, mais je sais que vous vivez et que je ne suis pas seul.

— Claude, gémit-elle, je ne suis pas seule non plus…

Un peu de leur vie se mêlait comme se marient par leur clarté deux lueurs.

S’étant tournés vers la ville, ils imaginèrent des milliers de petites flammes, plus pâles encore, plus effacées, les petites flammes que ne dissipe point le trépas de la chair et qui voltigent sur les toits, frémissent le long des clochers, et s’abritent dans le creux des vieux remparts.