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VI


Ils disciplinèrent leur existence. On se verrait aux heures des repas, l’après-midi pour la promenade, et, selon leur envie, le soir. En dehors de ces rencontres chacun agirait à sa guise.

Ils lurent. Mais les livres ne les intéressaient que relativement à leur propre situation. Les plus belles pensées, dont ils se fussent plu, en temps ordinaire, à se communiquer la découverte, passaient inaperçues, tellement les captivait davantage le problème de leur intimité.

En fait ils ne goûtaient de joies fécondes que le long du chemin qui cerne la ville. Là mûrissait leur vie sérieuse comme au soleil un fruit d’espalier. Aussi n’abordaient-ils ces lieux sacrés qu’en toute onction et