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ARMELLE ET CLAUDE

lait-il advenir ? Une vision le hanta : cheminée joyeuse, serviteurs assemblés, et la vieille nourrice qui baise les mains du Seigneur et délace en tremblant sa cotte de mailles. N’entendait-il pas un cliquetis d’armes ? De fait, comme il s’éloignait de la tour, un tumulte retentit et il s’avisa qu’une masse se détachait du mur et s’abattait à ses côtés. Au même moment, une torche flamboya sous une arcade béante. Un pont-levis enjambait le fossé.

Quelqu’un saisit la bride du cheval. Claude descendit et s’engagea sur la passerelle entre les chaînes qui la reliaient à deux bras de potence. Ses pas résonnèrent. Des lueurs dansaient au fond de l’eau et, plus loin, s’étalaient en nappes claires à la surface du miroir.

Un homme qui tenait la torche fumante le conduisit par le vide d’un jardin vers une tourelle accolée contre la tour. Les spirales d’un étroit escalier s’y enroulaient. Ils le gravirent, puis, ayant ouvert une porte, l’homme s’effaça, et Claude entra dans