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ARMELLE ET CLAUDE

de pierre se confondirent avec les créneaux d’obscurité qui s’y emboîtaient. À l’approche de Claude l’enceinte se haussa et se restreignit au point qu’il ne vit bientôt qu’un mur énorme encadré de deux tours massives. Son cheval prit à droite. Il le laissa faire. Au pied des remparts se mouvaient des vagues blanchâtres dont la fraicheur lui glaça les épaules et, parmi les déchirures de cette brume, il aperçut de l’eau qui luisait comme une plaque d’ardoise lavée de pluie. Il suivait un large fossé.

Il passa près de la première tour, puis près d’une seconde. Mais la troisième l’étonna, car elle était percée de trous de lumière, de longs et minces, de vastes et carrés, tous éclatants comme si un incendie eût flambé en son ventre creux. Un son de cor ouvrit l’espace et y jeta la mélancolie de ses notes lentes. Et aussitôt le silence referma la brèche et pesa de nouveau.

Alors Claude fut anxieux ainsi qu’un voyageur au terme inconnu de l’étape. Qu’al-