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ARMELLE ET CLAUDE

avait son clair visage de fée, et la goutte d’or de ses prunelles s’était élargie jusqu’à lui faire des yeux d’or, comme des lacs illuminés de soleil. Il la sentit heureuse malgré les défaites et le renoncement, et si forte que la vie cruelle ne pouvait prévaloir contre ce calme. Celle-ci en vérité avait le droit de marcher seule, comme elle l’entendait.

Il regretta que leur volonté prévoyante les dût désunir. Il regretta beaucoup de choses qu’il ne précisait pas, mais dont la perte lui serrait le cœur. Pourtant il reconnut que les confidences échangées leur certifiaient la vanité d’une tentative.

Ils avaient dit les paroles nécessaires. Toute autre serait superflue. Claude le comprit et se leva.

— Le hasard des rencontres nous remettra sans doute en présence, je l’espère, mais rien de plus doux n’est possible entre nous, n’est-ce pas ?

Elle sourit gravement.

— Rien, c’est fini avant d’avoir com-