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ARMELLE ET CLAUDE

elles ont une logique si spécieuse, elles vous prouvent si bien que vous êtes un monstre d’égoïsme ! « N’est-ce pas toi qui m’as appris cet amour ? tu m’as montré ce qu’il y avait de meilleur, et maintenant… » Certes elles s’en accommoderaient, elles, de cette existence. Mais moi, à ce jeu, j’ai perdu la mienne… toutes mes forces, l’amour les a dévorées, je ne suis rien, je ne serai rien…

Revenant au sujet qui l’obsédait :

— Vous n’imaginez pas leurs exigences, leur incompréhension obstinée. Ainsi j’ai une ancienne amie, une parente, dont l’affection m’est précieuse. Elle a été ma maîtresse, soit, mais je ne l’aime plus, elle ne m’aime plus, elle est vieille. N’importe. Aucune ne m’a permis de la voir. Aucune n’a voulu tenter le petit effort nécessaire pour admettre une intimité où je trouvais cependant un appui et du bonheur. J’aime voyager… Eh bien, pas une qui ne s’y opposât. « Tu es donc mieux ailleurs qu’auprès de moi ? » J’avais beau