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ARMELLE ET CLAUDE

— Prends-moi Claude… oh ! prends-moi… je n’en puis plus, j’ai besoin de ton étreinte… prends-moi, mon Claude…

Elle cherchait ses lèvres. Elle le caressait de ses bras nus. Elle le tentait de sa gorge libre. Et c’était infiniment triste ce manège de vierge inhabile, aux gestes gauches et trop hardis, à la voix embarrassée, et qui donnait une impression chaste malgré l’impudeur de son acte. Il fut désolé. Comme elle devait souffrir pour obliger ainsi ses lèvres au mensonge et son corps à la comédie d’un désir qu’elle n’éprouvait pas !

— Ma pauvre Armelle, murmura-t-il.

Ces mots la bouleversèrent. Elle se redressa toute honteuse, resta quelques secondes debout, chancelante et comme blessée, puis s’abattit en gémissant :

— Pardon, Claude, pardon, c’est indigne de nous… Je voulais réparer le mal que j’ai fait en me refusant, car c’est bien ma faute… Mais pourquoi chercher à te tromper ?

Et elle lui dit :