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ARMELLE ET CLAUDE

Il s’assit à quelque distance d’elle et, les mains jointes sur son front, il dit à voix basse :

— Il fallait nous prendre… c’est notre faute à tous deux… nous nous sommes trompés… Si nous nous étions pris, nous pouvions nous passer de la nature et la ville close ne nous eût pas fait de mal… Oh ! comment n’avons-nous pas senti notre devoir ? tout nous l’indiquait, la marche progressive de nos rêves, aussi bien que l’abandon de nos attitudes. Au fond de la Bretagne, ne vous ai-je pas avoué mon désir comme une chose sainte et logique, et ne l’avez-vous pas accueilli sans honte ? Notre amour, qui avait monté toujours, voulait franchir le degré suprême qui le séparait de son but. J’en ai eu l’intuition, moi, sur la lande de Lanvaux : il eût été beau de s’y prendre.

— Moi aussi, Claude, j’en ai eu l’intuition.

Il continua d’un ton amer :

— Mon dieu, mon dieu, à quelles inepties