Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
224
ARMELLE ET CLAUDE

Ils se traînaient donc de jour en jour, affaiblis, découragés ainsi que des malades à qui le dénouement de leurs longues souffrances finit par être indifférent.

— Comme je suis lasse ! disait Armelle, comme je vous devine las !… Pourquoi sommes-nous ainsi ?

Ils cherchaient. Ils répétaient les causes de leur misère, l’attribuant en outre aux imperfections inévitables de toute expérience humaine, à l’impossibilité de se maintenir sur des cimes trop élevées. Mais aucun de ces motifs ne les satisfaisait. Il y en avait un autre, unique et tout-puissant, que leur conscience se refusait à discerner et que cependant ils proclamèrent un jour de crise violente où s’étaient déchaînés leurs instincts inférieurs.

Ce jour-là on les eût dits tous deux avides de disputes, tant leurs allures devenaient cassantes et leur ton agressif. Enfin un mot de la jeune femme servit à Claude pour s’écrier :

— Soyez donc franche, Armelle, vous