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ARMELLE ET CLAUDE

Il insista :

— Mais dans tout cela, Armelle, n’y a-t-il pas eu un désir confus de provocation envers moi, de révolte, ou simplement de taquinerie ?

Elle réfléchit et, lentement, avoua :

— C’est vrai, tout de même, je m’en rends compte, j’ai été coquette, pas tant avec lui qu’avec vous, Claude, et je n’en saurais dire la raison… je m’imaginais que vous m’aimiez moins.

— Il y a peut-être des moments où je vous aime plus, il n’y en a jamais où je vous aime moins, Armelle.

Ainsi donc ils avaient échoué. Pourquoi ? ils ne se le demandaient point, ne pensant qu’aux preuves et aux circonstances de leur défaite et non à ses causes. Et Claude se désola :

— Comme cela s’est effectué rapidement ! Depuis notre retour, c’est une descente ininterrompue. Nous tombons, nous tombons, ainsi que cette neige, et notre vie s’obscurcit comme l’espace. Oh ! tout s’accomplis-