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XVII


Un grand besoin de repos leur conseilla de s’éviter pendant quelques jours. Nulle colère ne guidait Armelle, et Landa ne se dérobait pas aux reproches. Mais ils s’étaient cruellement blessés l’un l’autre, et chacun aspirait à panser ses plaies et à se préparer à des entrevues plus sereines.

Cette retraite n’eut point l’issue espérée. Ils y découvrirent bien qu’ils s’aimaient toujours. Après avoir subi la torture de renier leurs efforts, ils se réjouirent des larmes que leur coûtait l’éloignement. Ils considéraient avec délices le réseau sensible et serré des petits liens que la séparation faisait saigner comme des fibres de chair. Et ils se disaient que si des chances adverses avaient modifié leur amour, il n’en résultait