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ARMELLE ET CLAUDE

nait l’envie de le brutaliser. Comment avait-il pu louer la noblesse du désir ? Mais rien n’est impur à ce point ! Cela souille, corrompt, désagrège, empoisonne.

— Oh ! Armelle, se dit-il, on vous déshonore en ma pensée.

Il la contemplait avec détresse, comme si des baisers invisibles lui eussent fait un vêtement d’opprobre.

Une fois il pria :

— Armelle, passons la soirée ensemble.

— Non, Claude, j’ai des lettres à écrire.

Pourquoi soupçonna-t-il la sincérité de cette excuse ?

Quelques minutes après il franchit l’enceinte, revint en ville par la porte voisine, choisit les rues obscures, et se dissimula derrière le manoir, à l’ombre, au bout de l’impasse.

Il attendit. Un bruit de pas approcha. Il fut près de se montrer, tellement l’écœurait sa conduite. Cependant il ne bougea point. Il vit Paul sonner et disparaître.