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ARMELLE ET CLAUDE

Il s’approcha d’elle et lui dit tout bas :

— Pourquoi ne m’avez-vous jamais rien chanté, à moi ?

Elle devina sa peine et tous les petits motifs qui la rendaient plus cuisante, et cela lui parut si mesquin qu’elle répéta :

— Oh ! Claude, Claude… est-ce bien vous ?

— Quoi, fit-il, blessé, que trouvez-vous de si anormal en moi ?

Elle ne répliqua point. Se plaignant de fatigue, elle pria Paul de l’excuser, le reconduisit et monta chez elle. Mais un mouvement irréfléchi jeta Claude à sa poursuite. Il la saisit par le bras, comme elle entrait dans sa chambre, et balbutia :

— Il vous aime, vous savez qu’il vous aime ?

— Oh ! Claude, supplia-t-elle…

— Il faut me répondre… vous savez qu’il vous aime, n’est-ce pas ?

— Oui, je le suppose.

Sur son bras les doigts se crispèrent.

— Et votre promesse, Armelle : « Je ne