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ARMELLE ET CLAUDE

che reposait sur ses formes, Armelle jouait de son sourire frais, de ses yeux dorés, de son visage lumineux, tandis que Claude soignait à son insu le geste de ses mains et le croisement de ses jambes. Toute leur coquetterie se bornait à ces innocents manèges. Ils n’essayaient pas de se plaire ni de montrer qu’ils se plaisaient. Pourtant les minutes leur étaient d’un prix inestimable et le signal du départ les décontenança un moment. Le fait seul d’avoir été l’un près de l’autre les avait unis davantage, que la multiplicité des phrases émises.

Elle consentit à ce qu’il l’accompagnât. Ils suivirent à pied l’Avenue du Bois. Un soir doux annonçait le printemps. Quelques feuilles marquaient la silhouette grêle des arbres. L’air portait des parfums.

Ils ne disaient rien. Claude observait Mlle de Rhuis et parfois s’attardait un peu, car la marche des femmes l’intéressait beaucoup. Celle d’Armelle le ravit. Elle faisait des pas allongés, bien déterminés, et rebondissait imperceptiblement, de sorte que son