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ARMELLE ET CLAUDE

ça, l’avenir… Il ne faut pas admettre que tout notre avenir se réduise à nos sensations actuelles, ce serait trop affreux… Levons-nous, mon amie, marchons vers ce qui peut être, vers ce qui doit être.

Mais le silence se referma derrière les paroles. Cette fois encore Armelle n’y répondit pas, et Landa les regrettait déjà comme des plaintes vaines qui ne faisaient qu’ajouter à leur désarroi.

Dès lors ils n’osèrent sortir de la ville. Ils lui conservaient du reste une reconnaissance affectueuse, car le secours qu’ils ne trouvaient pas d’un côté, elle le leur offrait de l’autre. La quiétude des jardins apaise. L’herbe des rues est un baume miraculeux. Les voûtes pieuses de la cathédrale apprennent la résignation. Tout conseille la patience, le repos, les rêvasseries, l’assoupissement. Les gens piétinent et ruminent. Le présent se superpose au passé et ne se soucie point de l’avenir. C’est pourquoi la ville close convenait à leur état d’âme.

Le jeune Paul revint. Claude l’évita et ne