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ARMELLE ET CLAUDE

plus influencé par les menues contrariétés de l’existence et par les chocs inappréciables des caractères. Et chaque fois, pour le rétablir, il leur fallait un effort un peu plus pénible.

Ainsi les assombrit une promenade qu’ils firent autour de l’enceinte malgré l’appréhension secrète qui les empêchait depuis longtemps de s’y hasarder. Le souvenir de leurs enthousiasmes ingénus les éclaira davantage sur l’âpreté des luttes nécessaires au maintien de leur bonheur. Comme les choses alors se déroulaient suivant un ordre facile ! Ils s’asseyaient devant de vieilles pierres, et les vieilles pierres leur envoyaient des trésors inestimables. Ils contemplaient une flaque d’eau étoilée de nénuphars, et elle leur livrait le reflet des siècles absorbés.

Un élan de révolte souleva Claude contre le silence qui les enserrait :

— Armelle, Armelle, ce n’est pas possible que nous nous arrêtions où nous sommes… Il y a autre chose… ce n’est pas