Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
ARMELLE ET CLAUDE

— Je n’ai pas aimé, moi… ai-je été aimée ? je ne sais… trois ou quatre fois je l’ai cru… et puis… je doutais.

Il insista :

— Parmi ces expériences, il n’en est pas une qui ait été plus sérieuse ?

— Oui, affirma-t-elle, il y a un homme qui m’a troublée davantage… Hélas ! c’est aussi celui qui m’a le plus cruellement déçue… N’importe, il me troublait…

— Ah ! fit Claude.

Cet aveu semblait l’étonner. Il resta pensif un moment. Puis, affectant de sourire, il prononça d’une voix mal assurée :

— Armelle, pardonnez-moi.. je vais vous faire une étrange question. Je devrais me taire, mais je ne sais pourquoi, il faut que je vous la fasse : Armelle, cet homme vous a-t-il embrassée ?

— Oui, certes, dit-elle.

Il se mit à marcher de long en large, et il répétait avec un rire factice :

— Comme c’est drôle, comme c’est drôle… ainsi il vous a embrassée…