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ARMELLE ET CLAUDE

dont leurs bras seraient chargés le jour de la rencontre. Le destin les préparait pour cet événement.

Le premier Claude parla de ses aventures. Depuis l’heure où son cœur battait auprès d’un ami de collège, il aimait d’une façon continue. Il déroula cette chaîne d’amour. C’est chose toujours triste. Ce qui donna tant de joie se résout, dans le souvenir, en mélancolie. Peut-être aussi pouvait-il prétendre à une certaine malchance, le hasard ne lui ayant accordé que des épreuves pénibles, sans noblesse ni beauté.

Elle le plaignit. Elle se le figurait tout meurtri de coups, l’appelait son cher blessé, et ce leur était encore une occasion de regretter les chastes caresses qui guérissent les plus mauvaises plaies.

Claude, un soir, lui demanda :

— Et vous, Armelle, ne me direz-vous pas votre passé de femme ?

Par délicatesse, il ne l’avait jamais interrogée. Elle répondit simplement, en quelques mots :