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ARMELLE ET CLAUDE

Elle eût voulu le remercier avec des paroles inconnues. Des appétits de bonté et de dévouement s’éveillaient en elle, et cela lui fit dire :

— Claude, la vérité conquise, faut-il la garder pour nous ? Le devoir n’est-il pas désormais de tendre la main à ceux qui marchent au hasard ?

Il prononça très bas et d’une voix frémissante :

— Est-ce que notre avenir se borne à cette œuvre de secours ? Et nous ?… nous, Armelle, qu’allons-nous faire pour nous ?

Le silence fut lourd. La demande de Claude se perdit comme un bruit dans les ténèbres. Armelle ne la releva pas, et, lui-même, intérieurement, se dérobait devant une réponse à la question qu’il avait émise.

Des nuages s’étaient amassés. Il tomba quelques gouttes d’eau. Ils se quittèrent.

Deux semaines s’écoulèrent de bonheur inaltérable. Ils ne se lassaient pas de répéter les chères et douces syllabes de l’aveu. Elles leur étaient toujours nouvelles, ils