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ARMELLE ET CLAUDE

nant s’appuyait sur la poitrine de Claude. Il respirait le parfum de ses cheveux, et il chuchotait, les yeux clos :

— Voilà ce que nous avons réalisé, Armelle, nos âmes inertes et froides sont devenues deux grandes forces qui savent et qui sentent. Le fond en est paisible et grave, l’enveloppe en est une chose sensible, vibrante, qui palpite au moindre contact, qui résonne rien qu’à l’écho d’un bruit.

— Oh ! parlez, parlez, Claude, murmura-t-elle… Dès le premier jour, j’ai tressailli au son de votre voix. Plus tard, la signification des paroles aussi m’a fait frissonner… mais aujourd’hui c’est plus encore que tout cela !… c’est le sens mystérieux des mots qui me grise… c’est ce qu’ils ne disent pas que je veux entendre…

— Ce que je vous dis là, Armelle, n’a pas de sens mystérieux... ce sont des choses toutes simples et qu’il faut prendre ainsi. Tout me paraît si simple, maintenant ! tout, la vie, nos relations, vous, moi…