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ARMELLE ET CLAUDE

qu’il n’était. L’expression pensive de sa physionomie s’accentuait également par contraste. Cependant Armelle remarqua dans la suite que sa figure, sous l’influence d’une exaltation ou d’un sentiment un peu vif, devenait ardente, presque heureuse. Et il nota, lui, le masque de gravité, de mélancolie, presque de froideur, dont l’émotion ou simplement l’effort de la réflexion recouvrait le visage souriant de la jeune fille.

Si l’on devinait au juste l’importance que telle personne prendra dans notre vie, comme ils se fussent examinés attentivement, afin d’analyser l’impression reçue au premier choc ! L’image que l’on finit par prendre d’autrui est si différente de l’image qu’offre le souvenir qu’on ne les croirait pas issues du même être. Laquelle des deux est la vraie ?

Armelle et Claude avaient l’un sur l’autre ces vagues notions dont on se contente en général pour juger. Quelques liaisons flatteuses, le fait d’avoir abandonné l’une de